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16 mai 2014 5 16 /05 /mai /2014 22:41
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7 mai 2014 3 07 /05 /mai /2014 10:05
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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 18:36
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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 12:36

Le choix par le Président de la République des nouveaux "grands hommes" (au sens générique du terme) n'est pas en lui même contestable. Il appelle cependant, me semble t-il, quelques remarques.

Il concerne essentiellement des héros de la Résistance. Or, si cette période de notre histoire est légitimement représentée au Panthéon, faut-il uniquement incarner la reconnaissance de la Patrie dans ses héros? La résistance, c'est l'héroïsme individuel, mais pourquoi oublier, au début de ce centenaire de la guerre de 14-18, le reconnaissance due à ces millions de français qui se sont dresses contre l'ennemi, défendant pied a pied pendant quatre ans dans des conditions épouvantables le territoire national, des bataillons perdant des centaines de combattants pour gagner, perdre, régagner... quelques mètres du "sol sacré de la Patrie" (comme l'on disait alors) parfois. Lisant "ceux de 14" de Maurice Genevoix, on découvre l'héroisme au quotidien, et surtout ce sens du devoir qui conduit à se battre, a affronter l'horreur, sans se poser personnellement en héros, mais seulement parce qu'on le doit, pour sa patrie, sa famille... C'est le mouvement d'un pays, d'une Nation, au delà des différences de classes, comme en témoigne si bien le film "la Grande illusion". Il est aujourd'hui de bon ton de faire de ces officiers, et surtout de ces soldats des victimes, et parmi eux de consacrer comme victimes ultimes ceux qui ont été jugés et condamnés pour ne pas avoir su, ou pu, faire face. Ces derniers méritent aujourd'hui toute notre compassion et je crains d'avoir pu être des leurs. Ils méritent, pour certains, une réhabilitation, mais ils ne peuvent être la figure dans laquelle les jeunes générations doivent se reconnaître. Les vrais héros, anonymes, comme le soldat inconnu, ou non, sont ces combattants, véritables représentants de l'heroisme d'un Peuple qui croit à des valeurs et les défend au prix de sa vie et au moins de celui du don de quatre ans de cette vie dans la peur, la misère et le combat. On aurait pu souhaiter que cette image de l'héroïsme d'un Peuple, et non seulement de quelques individus, dépasse les interminables listes de noms sur les monuments aux morts, auxquels ne se rendent même plus les enfants et leurs maîtres le 11 novembre, pour entrer au Panthéon.

Heros et hérault de ce combat, courageux et lucide, Maurice Genevois aurait mérité de faire entrer avec lui au Panthéon la cohorte de ces héros anonymes de combats de 14-18.

Mais le temps n'est plus celui de cet héroïsme, de ces valeurs, le seul combat qui vaille est le combat idéologique, celui en particulier des droits de l'homme. Il est nécessaire, il est fondamental, mais on peut penser qu'il ne suffit pas à éclairer notre histoire et à construire notre cohésion. Et ce n'est pas oublier, ou falsifier, ce souvenir de la "Grande guerre" qui nous épargnera le retour de cette horreur absolue qu'est la guerre, et dont nous nous croyons, bien imprudemment, préservés.

Bertrand Mathieu

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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 22:20
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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 22:19
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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 06:41
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21 décembre 2013 6 21 /12 /décembre /2013 19:14
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21 décembre 2013 6 21 /12 /décembre /2013 19:12

La Croix 20 décembre 2013

FRANCE

BERTRAND MATHIEU PROFESSEUR DE DROIT CONSTITUTIONNEL À L’UNIVERSITÉ PARIS

I-LA SORBONNE

Va-t-on vers une banalisation de l’avortement ?

RECUEILLI PAR MARINE LAMOUREUX

L’examen du projet de loi d’égalité entre les femmes et les hommes commence aujourd’hui à

l’Assemblée nationale. En commission, les députés ont supprimé la référence à la « situation de

détresse » de la femme qui justifiait jusqu’alors le recours à l’interruption volontaire de grossesse.

« Cet amendement – notons cependant qu’il n’est pas encore définitivement voté – représente un

changement profond de la philosophie de la loi de 1975. Celle-ci repose en effet sur l’équilibre

entre deux principes fondamentaux : le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie,

qui justifie la protection de l’embryon au nom du principe de dignité, et la liberté de la femme, à qui

on ne peut imposer une contrainte qu’elle s’estime incapable de supporter. Le garant de cet

équilibre est le délai durant lequel le recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est

autorisé : avant 12 semaines, la liberté de la future mère prime, après, la protection de l’embryon

l’emporte. Mais c’est aussi la notion de “détresse” de la femme, comme l’a rappelé le Conseil

constitutionnel en 2001, qui garantit que celle-ci ne dispose pas d’un droit inconditionnel sur la vie

de l’enfant à naître.

Certes, dans la pratique, le fait de supprimer cette notion ne va pas changer grand-chose, car on

ne demande pas aux femmes qui souhaitent interrompre leur grossesse de justifier concrètement

de leur situation de détresse. Mais sur le plan des principes, c’est un véritable bouleversement.

Car ce qui est en jeu, c’est la place que notre société accorde à la protection de la vie. Il n’y aurait

ainsi plus aucune condition mise au droit de recours à l’avortement au cours des douze premières

semaines, un délai durant lequel on dispose d’un nombre croissant d’informations sur le foetus au

travers du diagnostic prénatal. Autrement dit, la disparition de la notion de détresse revient à

légitimer la logique de l’avortement eugénique. Personne ne pourra, par exemple, reprocher à un

couple d’avoir eu recours à l’IVG parce que le sexe de son enfant, visible dès la première

échographie, ne lui convient pas.

En outre, reléguer au second plan le respect de la protection de la vie n’est pas sans conséquence

dans d’autres domaines. Si l’on devait s’acheminer vers une dépénalisation de l’euthanasie, la

logique risquerait d’être la même au bout de quelques années : passer d’une “exception”, justifiée

par des conditions très particulières de souffrance et d’incurabilité, à un droit à part entière. »

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